Avec Jeff Strasser, c’est un homme qui a marqué le football luxembourgeois pendant de longues années qui prend le poste de sélectionneur national.

En tant que joueur, il a disputé 98 matches sous les couleurs des Rout Léiwen, au cours desquels il a inscrit 7 buts. Il a également acquis une solide expérience internationale dans des clubs tels que Metz, Kaiserslautern, le Borussia Mönchengladbach, Strasbourg et les Grasshoppers Zurich.

Après sa carrière de joueur, Jeff est devenu entraîneur au CS Fola Esch-Alzette, avec lequel il a remporté deux fois le championnat, avant de reprendre brièvement les rênes de son ancien club, le 1. FC Kaiserslautern, puis de revenir à Esch. Après sa dernière expérience au Stade Emile Mayrisch, il a notamment entraîné le Swift Hesperange et la Jeunesse Esch, avant de devenir entraîneur du Progrès Niederkorn, avec lequel il a remporté la Loterie Nationale Coupe de Luxembourg en 2024.

Félicitations et bienvenue de retour dans l’entourage de l’équipe nationale luxembourgeoise. Comment te sens-tu en ce moment ?

Tout d’abord, je tiens à remercier la Fédération, Paul Philipp en tant que président, tout le Conseil d’administration bien sûr, ainsi que Manuel Cardoni pour la confiance qu’ils m’accordent. Évidemment, cela fait du bien et je suis motivé à relever ce nouveau défi de manière positive. C’est bien sûr aussi une certaine fierté de pouvoir désormais entraîner l’équipe nationale.

Tu as toi-même été longtemps international et capitaine. Comment cela se sent-il de revenir aujourd’hui comme entraîneur ?

J’ai joué longtemps pour l’équipe nationale. Mon premier match remonte, je crois, à 1993, le dernier à 2010. Cela fait une longue période, et j’ai toujours porté les couleurs de l’équipe nationale et en particulier les armoiries avec fierté et avec la volonté de bien faire. J’ai toujours essayé de donner la meilleure performance possible pour l’équipe nationale, à une époque où malheureusement les résultats et la qualité de jeu n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui. J’aurais aimé, en tant que joueur, vivre cela différemment. C’est pourquoi aujourd’hui, cela fait d’autant plus plaisir de pouvoir, en tant qu’entraîneur, découvrir l’équipe nationale sous un autre angle et d’essayer de vivre d’autres succès avec elle, ce qui n’était que rarement le cas en tant que joueur.

L’équipe nationale a eu le même entraîneur pendant les 15 dernières années avec Luc, durant lesquelles elle a fait de grands progrès sportifs. Comment as-tu suivi ces dernières années l’évolution des Rout Léiwen ?

En tant qu’entraîneur de club, mais aussi en tant que supporter de l’équipe nationale, on suit évidemment cela de près. On a bien vu que le travail réalisé par Luc au fil des années a continuellement fait progresser l’équipe. Le développement et la progression des joueurs au sein de l’école de football ont bien sûr été un atout qui a facilité les choses, mais il faut aussi reconnaître très positivement l’ensemble du travail de Luc. Grâce à cela, l’équipe a naturellement franchi des étapes et l’enjeu, pour l’avenir, sera de poursuivre ces progrès et de continuer à développer l’équipe. Dans une sélection nationale, il y a toujours de nouvelles phases, et dans les prochaines années certains joueurs arriveront en fin de carrière. Cela veut dire qu’il faut déjà en tenir compte dès maintenant, afin d’assurer la continuité et de pousser l’équipe nationale encore en avant dans les années à venir.

Le début des qualifications pour la Coupe du Monde est dans deux semaines. Comment te prépares-tu à cette nouvelle campagne ?

Avec l’annonce de ma nomination comme nouvel entraîneur, un peu de travail a déjà été entamé, mais un énorme chantier nous attend maintenant dans un laps de temps très court. L’objectif est de mettre en place le plus rapidement possible les bons leviers afin de préparer les deux premiers matches contre l’Irlande du Nord et la Slovaquie. Cela englobe beaucoup de choses : l’équipe et le staff technique, mais aussi toute l’équipe autour de l’équipe, qui est bien sûr un facteur très important. Tout cela doit former une unité pour bien se préparer. En tant qu’entraîneur, je sais ce qu’il y a à faire. Cela passe d’abord par de nombreux entretiens afin de connaître les personnes et les joueurs, puis, dans une deuxième phase, par l’intégration concrète de l’idée de football, de la philosophie et de la manière dont on veut jouer, et ce dans un délai très court. Il y a énormément de travail, mais c’est un travail que j’aborderai avec beaucoup de plaisir.

Nous regardons en tout cas avec impatience vers l’avenir. Une bonne façon de conclure l’interview serait un message à nos supporters.

Le M-Block nous soutient depuis longtemps, déjà quand je jouais moi-même, dans l’ancien stade bien sûr, où l’ambiance était malgré tout toujours bonne. Il est important pour moi d’avoir une bonne cohésion avec les supporters en général et spécifiquement avec le M-Block, qui est le principal moteur d’ambiance dans le stade. Dans le nouveau stade, l’ambiance des supporters a déjà souvent été fantastique. Bien sûr, la manière dont l’équipe joue est aussi importante, car l’étincelle doit partir de l’équipe vers les supporters. Nous mettrons tout en œuvre pour que cette cohésion repose sur une bonne communication. En tout cas, ceux qui me connaissent savent que j’ai toujours accordé beaucoup d’importance à cela en tant que joueur, et ce sera naturellement aussi le cas en tant qu’entraîneur de l’équipe nationale.